Représentations, Attitudes et Pratiques : Les Déterminants Psychosociologiques de la participation aux dépistages des cancers du col de l’utérus et colorectal chez les femmes participant au dépistage organisé du cancer du sein
Contexte
Les cancers du sein, colorectal et du col de l’utérus sont à l’origine de plus de 30% des décès par cancer en France chez les femmes de 50-65 ans alors que des outils de dépistage existent. Une étude sur 1856 femmes résidant en Côte d’Or, à jour de leur suivi mammographique retrouve des taux de participation aux dépistages du cancer cervical de 78% et colorectal de 56%, supérieurs aux taux nationaux mais perfectibles.
Dans cette population de femmes compliantes à la mammographie, les déterminants comportementaux et psychologiques de la participation aux 2 autres dépistages semblent complexes.
Objectifs
Dans une perspective pluridisciplinaire, nous cherchons, à identifier les freins et moteurs psychosociologiques à la participation au dépistage du cancer du col de l’utérus et du colorectal, chez des femmes compliantes au dépistage du cancer du sein. Il s’agira ainsi d’améliorer le taux de participation et ainsi contribuer à une politique de prévention de la santé, dans tous les milieux et tout au long de la vie.
Méthode
La méthode est qualitative, elle se déroule par entretiens auprès d’un échantillon de 80 femmes ayant participé au test de dépistage du cancer du sein en Bourgogne Franche-Comté : nous répartirons ces femmes en 3 groupes, 20 femmes n’ayant participé qu’au dépistage du cancer du sein, 20 femmes ayant participé au dépistage du cancer du sein et du col, 20 femmes ayant participé au dépistage du cancer du sein et colorectal, 20 femmes ayant participé aux 3 dépistages. Enfin nous comparerons ces 4 groupes à un groupe témoin n’ayant participé à aucun dépistage.
Perspectives envisagées
L’objectif est de repérer des leviers d’action pour améliorer la participation à ces dépistages. Il s’agira de proposer des pistes pour une action de sensibilisation de ces femmes à l’occasion de la mammographie.
Coordinatrice:
Edith SALES-WUILLEMIN, laboratoire PSY-DREPI, université de Bourgogne
Premiers résultats
L’étude est en cours de réalisation et les résultats ne sont pas définitifs. Seules 10 femmes ont été interrogées. Il apparaît à partir de ces premiers recueils que pour les femmes qui participent aux 3 dépistages, le dépistage le plus simple et donc le point d’ancrage du raisonnement, semble être non pas la mammographie (dépistage du cancer du sein) mais le frottis (dépistage du cancer du col). En effet, pour ces femmes ce dernier dépistage s’inscrit directement dans le cadre d’une visite chez le gynécologue, ce qui le rend banal, normal et régulier, contrairement à la mammographie ou à la coloscopie qui se déroulent dans un autre contexte (laboratoire, ou structure hospitalière). Ainsi, le fait que le dépistage s’organise dans le cadre d’un dépistage organisé n’est pas en soi un élément moteur. Pour ces deux derniers dépistages trois freins majeurs sont évoqués (source de stress, de douleur et de gêne). Le travail doit être poursuivi plus en profondeur afin de révéler les leviers et les freins inhérents à chacun de ces dépistages et l’interrelation entre ces éléments. Aussi, une analyse de l’impact du niveau d’éducation pourra être intégrée.
