Temps médical potentiellement épargné sur les trajets de visite à domicile non justifiés médicalement
Contexte
En France, nous assistons à un phénomène global de vieillissement de la population, plus marqué dans certaines régions comme la Bourgogne-Franche Comté. Ce phénomène est voué à s’accentuer durant les années à venir. Ce vieillissement induit une forte prévalence des pathologies chroniques et des morbidités multiples. Parallèlement la démographie médicale à l’échelle nationale est en baisse. Cette inadéquation implique nécessairement de trouver des solutions pour maintenir l’accès aux soins et donc d’optimiser le temps de soin en médecine générale et en soins primaires.
Le système de santé français place les visites à domicile comme partie intégrante des soins primaires ; elles sont assurées uniquement par les médecins généralistes, leur organisation est donc un enjeu en termes d’économie de temps médical. Les visites à domicile demandent un temps médical plus important que les consultations au cabinet notamment en raison des trajets effectués par le MG. Celles-ci sont souvent justifiées par le manque d’autonomie des patients, fréquemment en lien avec des problématiques sociales (difficultés à se déplacer, patient non motorisé ou conduite impossible, habitation isolée…).
Objectif principal
Définir les critères d’une visite médicale à domicile non indispensable ou indispensable par consensus entre les parties prenantes (MG, auxiliaires médicaux, usagers)
Objectifs secondaires
- Identifier les critères permettant de classer, à partir des éléments de la demande du patient, les visites à domicile selon une des trois catégories
- celles devant être effectuées par le médecin généraliste,
- celles pouvant être effectuée par un auxiliaire médical et
- celles stricto sensu reliées à des difficultés de transport.
- Recueillir le ressenti des usagers concernant l’acceptabilité de ces critères et d’autres modes de transport ou consultations
- Recueillir le ressenti des autres professionnels de santé PDS concernant l’acceptabilité et les délégations de tâches
Méthode
Dans un premier, il sera créé 5 groupes DELPHI constitués en majorité de médecins généralistes afin d’obtenir un consensus sur les critères indispensables et non indispensables. Dans un deuxième temps, des entretiens semi-dirigés auprès des usagers et des autres professionnels de santé seront effectués pour recueillir leurs perceptions sur l’acceptabilité de ces critères.
Perspectives envisagées
A partir de ces critères, une étude quantitative expérimentale pourra être réalisée. La mise en œuvre d’actions visant à épargner du temps médical pourront être appliquées et évaluées.
Coordinateur :
José-Philippe MORENO, Maison de santé pluriprofessionnelle universitaire (MSPU) des 3 provinces